LES BOSTON CELTICS

Les temps changent à Boston


Christophe Remise (Sport24.com)
08/06/2010 
Kevin Garnett est sur le déclin alors que Rajon Rondo ne cesse de 
progresser
Kevin Garnett est sur le déclin alors que Rajon Rondo ne cesse de progresser Crédits photo : Reuters

Capitaine de la défense et âme des Celtics ces dernières années, Kevin Garnett est en grande difficulté face à Pau Gasol lors des Finales NBA. Rajon Rondo s'affirme quant à lui de plus en plus comme le leader de Boston en attaque. Une vraie passation de pouvoir.

«Kevin Garnett a perdu de l'explosivité (depuis les Finales 2008). C'est plus un «jump-shooter» aujourd'hui. Avant, il avait un premier pas très très rapide, allait chercher des lancers-francs et était plus agressif. Le temps passe et il affecte tout le monde, d'une façon ou d'une autre.» Interrogé au sujet de Kevin Garnett après le match 1 des Finales NBA, Pau Gasol avait expliqué ce que tout le monde savait déjà. «J'ai hâte de voir comment ça se passera au match 2», glissait Rajon Rondo en réponse à ces commentaires. Effectivement, on a vu… que Kevin Garnett n'y arrive pas. Très en vue lors des deux premières séries de Boston (15,8 pts-8,8 rbs contre Miami, 18,8 pts-8 rbs contre Cleveland) face à des adversaires de moindre qualité en défense (Michael Beasley-Udonis Haslem et Antawn Jamison), KG a déjà montré ses limites sur le plan offensif face à Orlando en Finales de Conférence (10,3 pts-8 rbs). Une impression confirmée depuis deux matches face aux Lakers.

Trop de fautes, maladroit, peu de rebonds…
Il faut dire qu'il est opposé à l'un des tous meilleurs intérieurs du basket contemporain en la personne de Pau Gasol. L'ancien des Timberwolves, qui est «toujours un excellent joueur, un grand compétiteur (qui) donnera tout ce qu'il a», dixit l'Espagnol, apparait vraiment sur le déclin, lui qui avait fait vivre l'enfer aux intérieurs californiens en Finales il y a deux ans lors du 17e sacre des C's. Souvent scotché sur le banc pour des problèmes de fautes (29,5 min/match lors des Games 1 et 2), il est maladroit (9/21 sur les deux matches, 16 et 6 pts) et n'arrive pas à s'imposer dans la bataille du rebond (1 au match 1, 6 au deuxième). Et ce pendant que Pau Gasol s'éclate avec les Lakers (24 pts-11 rbs/match contre Boston, 20,4 pts-10,9 rbs/match sur l'ensemble des Play-offs). Phil Jackson, qui avait prédit que le match up Gasol-Garnett serait la clef des Finales, doit se frotter les mains. Même si son équipe s'est inclinée lors du match 2 à L.A (94-103) et ainsi perdu l'avantage du terrain.

Pierce à l'ombre aussi
La victoire des Celtics n'en est que plus méritoire. Surtout que Paul Pierce est totalement anesthésié par Ron Artest depuis deux matches. Si ce dernier a été particulièrement à côté de la plaque en attaque (6 pts, 1/10), il a complètement déréglé le capitaine des Verts par sa défense dimanche dernier (10 pts, 2/11), comme lors du Game 1 (24 pts, dont 13 lors du dernier quart quand le match était déjà joué, 6/13). Dans ces conditions, heureusement que Ray Allen a pris feu avec ses 8 paniers à trois points (record pour un match des Finales). Sauf que ce dernier a marqué 27 de ses 32 points avant la mi-temps et donc seulement 5 après le break. Kobe Bryant s'est en effet chargé de le mettre sous l'éteignoir. Mais Black Mamba ne peut pas tout faire. S'il défend sur Ray Allen, c'est que Rajon Rondo est opposé à Derek Fisher ou autres arrières de L.A (Vujacic, Brown, Farmar). Soit l'occasion pour lui de démontrer, s'il en était besoin, que le parton à Boston, c'est lui désormais.

Rondo prend ses responsabilités
Il a en effet signé un nouveau triple-double (19 pts, 8/18, 12 rbs, 10 pds). C'est surtout lui qui, après avoir eu l'intelligence d'abreuver Ray Allen en première mi-temps, a su prendre ses responsabilités. Il a marqué 10 points lors du dernier quart-temps. Loin de vouloir tirer la couverture à lui, Rajon Rondo rappelle à juste titre qu'il ne peut pas exprimer pleinement son talent si ses coéquipiers ne font pas des stops en défense ou ne prennent pas de rebonds pour qu'il puisse sonner la charge en transition. «Je pense que les Lakers ont raté les mêmes shoots au deuxième match qu'au premier, mais ils étaient les plus agressifs et avaient les rebonds et les balles perdues jeudi dernier, note-t-il dans le Boston Globe. Nous les avons eu lors du match 2 et nous avons eu des munitions pour attaquer.» Il y a en tout cas fort à parier que si Boston est sacré dans quelques jours, le MVP des Finales se nommera Rajon Rondo. Preuve que les temps changent dans le Massachussets. Nous n'en sommes pas encore là, et Kobe Bryant ferait aussi un beau MVP, lui qui avait décroché cette distinction l'an dernier...



08/06/2010
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