LES BOSTON CELTICS

Boston Celtics : entre satisfaction et application

A la fin de la saison, on les voyait en difficulté, au collectif effrité et à l’énergie limitée. 10 jours après le début des playoffs, les Celtics sont la seule équipe qualifiée pour le second tour en quatre matchEs secs. Les « Papys » de Boston ont pu engranger toute la confiance dont ils avaient besoin, et reposer leur corps avant la suite, selon toute probabilité face au Heat.

Retour sur un premier tour avec des motifs de satisfaction, mais aussi d’inquiétude.

Une fin de saison régulière poussive

16 victoires et 12 défaites, soit un médiocre 57%. C’est le bilan des Celtics depuis le All-Star Game. Passé de leader incontesté de la conférence Est à la troisième place en 1 mois et demi, on doutait des troupes de Doc Rivers. D’une équipe soudée, confiante, on était passé à un groupe en proie au doute.

Au premier chapitre des problèmes : l’envoi du massif, musculeux mais trop fragile Kendrick Perkins au Thunder contre Jeff Green et Nenad Krstic. Les critiques avaient alors fusé, et il faut d’ailleurs bien se garder de tirer des conclusions avant la fin des playoffs.

Mais une chose est sûre : l’intégration de deux nouveaux joueurs dans le système de jeu du Doc, notamment en défense ne s’est pas faite sans douleur, et il est difficile d’affirmer que cette intégration est aujourd’hui terminée. La place que Perkins occupait, limitée sur le terrain cette saison, mais dans l’affect de l’ensemble du groupe a rendu d’autant plus difficile l’intégration des nouveaux.

En parallèle, Rajon Rondo souffrait d’un manque de confiance ; et on a même entendu Ray Allen se plaindre de sa place dans les systèmes de jeu offensif. Quant au secteur intérieur, il était décimé par les blessures, avec le Shaq en mode gériatrique et un Jermaine O’Neal qui n’a retrouvé les terrains que fin mars.

Tout cela laissait présager des playoffs difficiles. A l’arrivée, c’est le contraire qui est arrivé : Boston est la seule équipe à avoir sweepé son adversaire, et bénéficiera de temps de repos supplémentaire.

Le retour au premier plan de Rajon Rondo

Rajon Rondo est l’une des principales raisons de ce retour en forme. Lui qui a toujours su élever son niveau de jeu en playoffs ne déçoit pas non plus cette année. Sur les 4 matches face aux Knicks, il prend plus de rebonds (+2,9 rbds/m), passe autant (12 passes/m) et est plus adroit (50%) aux shoots.

Mais surtout, il marque plus, beaucoup plus. Le meneur de Kentucky affiche 19 points /m, soit 8,4 de mieux qu’en saison régulière. Et il prend ses responsabilités, comme le montre la pointe à 30 points lors du match 2 le 19 avril.

Rondo est la clé de cette équipe : extraordinaire distributeur, il fluidifie le jeu des Celtics et s’assure que chacun des All-Stars qui l’entoure pourra shooter dans un fauteuil. Mais lorsqu’il devient lui-même une menace offensive, c’est la défense adverse qui souffre. On l’a vu notamment au Madison Square Garden lors du match 3, lorsque Rondo distribuait à tout va (20 passes), sans que cela ne l’empêche de marquer 15 points.

L’implication des deux côtés du terrain

Au final, c’est toute l’équipe qui a élevé son niveau de jeu, des deux côtés du terrain. L’amélioration de l’efficacité offensive est la plus marquante. Si durant la saison régulière les Celtics marquaient 106,2 points pour 100 possessions (18ème de la ligue), ils ont progressé de 2 points et pointent maintenant à 108,2 points pour 100 possessions. C’est la 5ème meilleure attaque des playoffs, et la meilleure progression par rapport à la saison régulière.

En parallèle, les membres du Big 3 ont pris leurs responsabilités en marquent tous significativement plus. +2,7 pts/m pour Paul Pierce, +5,5 pour Ray Allen et +0,9 pts/m pour Kevin Garnett.

Il faut aussi reconnaître que Doc Rivers a resserré les rangs et limité le nombre de minutes de son banc. Les Pierce, Allen, Garnett et Rondo ont joué à 64,5% des minutes des 4 matchs, contre 52,4% en saison régulière. Jeff Green a perdu 6,5 minutes par match, et Nenad Krstic pas moins de 17 !

Mais les troupes de Doc Rivers ont aussi resserré les rangs en défense. Deuxième meilleure défense de la saison régulière (malgré les difficultés d’intégration des nouveaux), ils sont la meilleure défense des playoffs, et avec une efficacité défensive à 99 points pour 100 possessions.

Des motifs d’inquiétude ?

Tout n’a pas été parfait dans cette série. Si le banc a vu son temps de jeu limité, c’est aussi qu’il a été incapable de répondre aux attentes du Doc. Glen Davis, 6ème homme, a marqué 2 points lors du premier match, et 4 points les deux matchs suivants, avant de se reprendre et de planter 14 points au Game 4. Il va falloir que le banc montre qu’il est capable de marquer pour soutenir les titulaires dans les matchs chauds.

Par ailleurs, le game 2 a vu des hommes en vert complètement dépassés aux rebonds : 53 prises pour les Knicks contre 37 pour les Celtics. Ce genre de faiblesse pourrait bien se payer cash dans la suite du tournoi.

Enfin, les Celtics perdent en moyenne 15% de leurs possessions, soit le pire bilan des playoffs. Ce devra être un point d’attention, sous peine de se retrouver derrière dans les matchs serrés et physiques.

Un adversaire diminué

Il faut néanmoins le reconnaître : bien que cela n’enlève aucun mérite aux joueurs de Boston, les Knicks qu’ils ont dû affronter n’étaient pas au meilleur de leur forme. Avec un Chauncey Billups, qu’on sait critique en playoffs, blessé, un Amar’e Stoudemire diminué, il a fallu se reposer en attaque sur les performances de Carmelo Anthony, qui a certes marqué des points, mais avec une efficacité douteuse (37,5% aux tirs).

Les Celtics ont su gêner Anthony, mais la manque d’alternatives offensives (Stoudemire s’est limité à 14,5 pts/m) s’est forcément ressenti sur l’efficacité du meilleure attaquant des Knicks.

Du positif pour la suite de la compétition

Au final, que retenir de ce premier tour de playoffs ?  Trois points :

- Tout d’abord, que ce n’est pas la catastrophe annoncée. Les meilleurs joueurs des Celtics ont su répondre présents. L’application et l’envie sont là, et les joueurs sont revanchards après une période de doute.

- Ensuite, que Boston a montré des choses intéressantes, tant que point de vue éclat individuel que collectif. On sent l’équipe capable de monter en puissance.

- Enfin, que ce premier tour n’était, malgré tout le respect dû aux Knicks, qu’un tour de chauffe, et qu’il faudra que chacun donne le meilleur de lui-même aux seconds tours. Pour répondre aux ambitions du groupe, il faudra corriger les défauts, rester appliqué et impliqué face au prochain adversaire. Si c’est le Heat, comme c’est probable, il faudra même élever encore le niveau de jeu.

Les « Papys » en sont-ils capables ? Réponse début mai.



27/04/2011
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