Boston au banc d'honneur
Placé au pied du mur par la domination tactique de Phil Jackson lors du match 3, Glen "Doc" Rivers a trouvé la réponse. Ô cela n'a pas été évident. Le coach des Celtics a longtemps pianoté sur son banc, ressortant même du formol le «Kobe stoppeur» présumé Marquis Daniels pendant six secondes. Mais c'est justement parmi ses remplaçants que Rivers a trouvé la martingale gagnante. Un cinq pour lancer le quatrième quart-temps avec Nate Robinson à la place de Rajon Rondo, Ray Allen, qui pointait alors à 2/8 après son 0/13 de mardi, Tony Allen, Rasheed Wallace, pourtant à quatre fautes, et Glen Davis, pivot plus rond que carré (plus de 130 kilos pour 2,06 m), il fallait oser.
C'est ce cinq improbable qui a marché sur les Lakers et sauvé les Celtics, qui faisaient alors le yoyo au score, jouant avec le feu d'un troisième revers qui aurait rendu leur situation intenable. Kobe Bryant, qui venait de rentrer trois tirs à trois points en cinq minutes, n'a pas inscrit le moindre panier durant les neuf minutes où Tony Allen l'a pourchassé. Il lui a fallu attendre que Rivers relance ses titulaires pour inscrire sept points en deux minutes et ramener les tenants du titre à 6 points (90-84, 1'07" à jouer). Mais le mal était déjà fait, la dynamique avait viré de bord, et une interception de Rondo sur une fixation-passe de Jordan pour Kerr... pardon de Bryant pour Fisher à trente secondes de la fin les a mis K.-O. ou presque.
Le problème de genou de Bynum, limité à 12 minutes, a été la clé du match, permettant à Glen Davis de trouver des espaces dans la raquette.
La bave aux lèvres, "Big Baby" Davis a inscrit la moitié de ses points (18 en 21 minutes) dans la période, bien épaulé par Nate Robinson (12 points en 17 minutes). N'hésitant jamais à jouer le un-contre-un, "Kryptonate" était si excité qu'il en a reçu une faute technique malgré la médiation de... Rasheed Wallace. Malgré cela, les C's ont pris 11 points d'avance (85-74, 45e) - le plus grand écart du match - alors qu'ils étaient derrière (58-62) dix minutes plus tôt. De fait, la supériorité de Los Angeles avait commencé à se fissurer progressivement avec le problème au genou droit d'Andrew Bynum, qui n'a pu jouer que 12 minutes et a été remplacé par Lamar Odom dans le cinq après la mi-temps. Et c'est bien ce souci du jeune pivot qui a été l'élément clé.
Avec la dissociation des "Twin Towers", Bynum et Gasol, les Lakers ont perdu la bataille au rebond (34 à 41, dont 8 à 16 offensifs). Une «question de détermination» selon Davis et un point essentiel car Boston a longtemps eu un mal fou à marquer des paniers de près, manquant une quantité industrielle de lay-ups. Ce qui a permis aux Lakers de compter jusqu'à huit points d'avance (43-35, 23e). Par peur du contre certes, mais aussi par difficulté pour certains à revenir dans le coup. S'ils ont eu leur part de mérite en fin de match, Rondo (10 points à 5/15, 3 passes) et Ray Allen (0/4 à 3 points) ont encore eu du mal à trouver le rythme. C'est ce qui promet le plus pour la suite de cette série follement indécise. Si les deux coaches arrivent à aligner tous leurs cylindres sur le bon tempo, le niveau pourrait atteindre des sommets. X.C.
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