Les chiffres ont parfois parole de prophète en basket. Comme ils peuvent également travestir la réalité du parquet. Kevin Garnett tend l’assertion à son paroxysme: aucun lancer franc de tenté en deux rencontres d’un côté, 20 shoots de pris de l’autre, mais quasi aucun dans la raquette.

Le Heat n’a pas composté le Big Ticket, KG ne pèse pas assez et sa propension à fuir la peinture déséquilibre le jeu des C’s. 

Oh bien sûr, le MVP 2004 n’est pas le seul coupable de la faillite du Trèfle en Floride, Paul Pierce et Glen Davis en partagent la première responsabilité. Mais Garnett détient la clef, comme Doc Rivers ne cesse de le répéter depuis le début de la saison.

« Kevin est le joueur le moins égoïste de la ligue, il sacrifie des shoots quand il pense que c’est mieux pour l’équipe. Mais c’est vrai que là on aurait besoin de lui pour prendre et mettre les tirs qu’il rentre depuis le début de sa carrière ».

L’appel était signé Delone West le matin même du Game 2. Quelques heures plus tard, le Doc demanda à son ailier fort All Star de prendre ses tickets, au moins vingt. Da Kid l’a fait, mais sept des huit paniers inscrits étaient des jump-shoots. Normal, il en a pris quinze au total. Comme le Shaq est en civil, que Big Baby est à la rue et que Jermaine est un revenant battant mais encore juste, les C’s sont fantomatiques à l’intérieur: 5 contres (autant que pour Joel Anthony) contre 18 au Heat et 40 lancers francs contre 68 pour les Three Amigos et leurs sbires.

Boston patauge dans la peinture, incapable d’agresser le Heat. La seule fixation ne suffit pas, Rivers doit trouver la remède. Le retour programmé du Shaq ne constitue pas la solution miracle, le presque quadragénaire sera physiquement limité.

La saison passée, après la défaite dans le Game 1 à Cleveland KG avait scoré ses sept premiers paniers du Game 2 dans la raquette. Boston avait égalisé et LBJ vivait sans le savoir ses dernières heures dans l’Ohio. L’histoire ne s’est pas répété mardi.

« Ils sont athlétiques, on le savait. On doit savoir comment réagir et le faire ensemble« , commente Garnett, coupable mais pas responsable.